Séparations et changements (1988-1998)

Pris dans une routine difficile à éviter après plusieurs années de studios et de routes, le quatuor devient trio après le départ de Dimitri pour cause de paternité et sans doute d'un peu de ras-le-bol. Si le groupe accuse un peu le coup après ce départ, il trouve pourtant plus facile de travailler en trio. Après une période de repos qui leur permet à tous de se reposer, le groupe entre une nouvelle fois en studio de juillet à novembre 89. Pour la première fois, des musiciens extérieurs apportent leur participation : Martin Hanlin, batteur du groupe écossais Silencers, Mahmoud Tabrizzi Zadeh, musicien iranien et deux musiciens classiques. Au début de l'année suivante sort donc "Le Baiser", nouvel album qui symbolise aux yeux de ses auteurs l'entrée dans les années 90. Reflet de leur vécu des deux dernières années, il semble être le plus personnel de leur production. Un single en est extrait, intitulé "Des fleurs pour Salinger" (en référence à l'écrivain américain). Sans tournée, l'album se vendra tout de même à 300.000 exemplaires.

Leurs dix ans d'existence se fêtent avec la sortie d'une compilation (sur laquelle figure un inédit, "La guerre est finie"), le "Birthday album" vendue à travers l'Europe entière, ravivant au passage l'"indo-mania". Plus de 600.000 exemplaires sont écoulés, faisant taire ceux qui pensaient que le groupe était "fini". D'ailleurs la tournée qui suit en 92 est un véritable succès. L'Olympia où ils se produisent le 16 juin fait salle comble. Une nouvelle génération de fans d'Indochine apparaît, beaucoup plus jeune, ado comme le public originel.

Après une escapade en solo ("Dans la lune", 92), Nicola retrouve ses deux autres acolytes et Indochine entre à nouveau en studio à Miraval durant l'été 93. "Un jour dans notre vie" et le single "Savoure le rouge" ne connaissent pas le triomphe espéré. Mais les fans sont toujours là et une tournée est organisée, avec un passage à l'Olympia les 13 et 14 mai 94.


Le paysage musical français a beaucoup changé depuis leur début, et les trois garçons d'Indochine se demandent maintenant s'ils y ont encore leur place. En 1995, Dominique décide de partir et de se consacrer à d'autres projets. Les deux jumeaux restent alors seuls en lice avec le soutien de leurs fans. Ils partent à la recherche d'un guitariste. Nicola rencontre Alexandre Azaria, ex-Cri de la Mouche. Le courant passe très bien et leur collaboration devient de plus en plus étroite.
A la fin de l'année 95, le groupe signe un contrat pour trois albums avec BMG. Après la sortie d'une compilation en février 96, "Unita" et d'un simple inédit "Kissing my song", un nouvel opus baptisé "Wax" (cire en anglais) sort à la fin de l'année avec un passage au Casino de Paris le 16 décembre. Malgré un calibrage efficace et une qualité indéniable, la sortie de l'album "Wax" passe inaperçue dans les médias. Paradoxalement, le Wax Tour remplit les salles et attire les foules. Plus que jamais, Indochine est un groupe de scène.
Après avoir flirté avec le look de Cure, Indochine semble dorénavant inspiré par l'univers de la "brit pop" de Blur ou d'Oasis. En 97, le groupe tourne en dehors des frontières hexagonales. Le 11 mai, le concert de Bruxelles est enregistré et filmé. Un double CD et une vidéo, Indo-live, témoigneront de la salle de l'Ancienne Belgique survoltée. Indochine se produit aussi à la Cigale à Paris le 11 octobre.
Un groupe français ne vend qu'exceptionnellement 300 000 exemplaires d'un double CD live. Indochine réussit cet exploit avec Indo-live (rebaptisé Live tour) et prouve la validité de l'avenir du groupe. A cet égard le prochain album studio commence à prendre forme. Fin 1998, les maquettes sont prêtes et l'enregistrement peut commencer.